Dans le cadre de l’examen du projet de loi de finances pour 2024 au Sénat, le sénateur Montaugé a soutenu vendredi 8 décembre 2023, avec son collègue Sébastien Pla, un amendement de création d’un fonds sanitaire viticole en cas de conditions climatiques exceptionnelles de 60 millions d’euros pour soutenir, sur l’ensemble du territoire national, les viticulteurs confrontés tous les ans et sous des formes diverses aux aléas climatiques (gel, sècheresse, grêle, fortes pluies).
Marc FESNEAU, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire s’est opposé à cet amendement. Ce dernier a répondu aux sénateurs présents qu’un fonds de 20 millions d’euros était prévu et s’est réfugié derrière l’impossibilité réglementaire et juridique de s’extraire du mécanisme « de minimis » pour pouvoir l’abonder. Le dispositif de minimis fait partie des règlements décidés par l’Union Européenne pour encadrer le fonctionnement des aides aux entreprises et définit ainsi les montants d’aide pouvant leur être accordées. Cette règle prévoit qu’une même entreprise ne peut recevoir que 20 000 € d’aides dites de minimis sur une période de 3 exercices fiscaux.
L’argument du ministre, s’il est fondé, peut être difficilement entendu ! Compte tenu de la situation d’urgence, c’est un fonds de crise, à obtenir auprès des instances européennes (comme en 2023, lire ICI), dont les viticulteurs ont besoin.
L’enveloppe de 20 millions d’euros est manifestement insuffisante pour faire face aux situations des exploitants affectés sur tous les vignobles en crises. La prise en charge des pertes des viticulteurs est estimée par la chambre d’agriculture à 26 millions d’euros pour le seul département du Gers ainsi que Franck Montaugé l’a rappelé au ministre.
Par le rejet de cet amendement, le Gouvernement et la majorité sénatoriale ont dédaigné l’ampleur de la crise que subissent de nombreux viticulteurs du sud de la France.
Le ministre s’est engagé à défendre de nouvelles mesures devant la Commission européenne, notamment l’arrachage différé ou la demande des producteurs à bénéficier d’une année blanche pour soulager leur trésorerie.
Le sénateur Montaugé saura rappeler au ministre l’impérieuse nécessité pour certains viticulteurs, notamment gersois, de bénéficier d’un soutien financier rapide. Il suivra également avec beaucoup d’attention et d’intérêt les dispositifs conjoncturels et structurels que le ministre évoque pour répondre dans la durée au péril économique en cours et à la détresse morale qui l’accompagne !