Franck Montaugé

Sénateur du Gers

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Justian: un monument au service de la concorde universelle

Publié le 20 avril 2016

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“Comme vous le faites si bien aujourd’hui à Justian, il nous revient à nous, citoyens et responsables publics, de donner le sens, de faire comprendre l’inhumanité de l’humanité, et l’impérieuse nécessité d’avoir en permanence comme but ultime et indépassable la paix, la concorde universelle” a déclaré, dimanche, le sénateur Franck Montaugé lors de l’inauguration du monument aux morts de Justian.

“Quand, ici, vous prenez l’initiative de la construction de ce monument aux morts pour la France, quand, poursuit le sénateur-maire d’Auch, le conseil municipal du chef-lieu de département prend la décision d’une remise en valeur du musée de la Résistance dans le Gers par la construction d’un musée à la hauteur des sacrifices endurés, quand je dis, tout en y travaillant, que le Gers mérite un musée de la Grande Guerre qu’il serait de bon ton d’inaugurer le 11 novembre 1918, nous nous retrouvons sur l’essentiel, sur le socle de ces valeurs de paix, de reconnaissance du sacrifice pour la Patrie, de Fraternité qui font et qui sont la République française.”

La commune de Justian ne possédait pas de Monuments aux Morts. Des Justianais étant tombés pour la France lors des précédents conflits (notamment quatre soldats lors de la Grande Guerre), le conseil municipal a décidé de la réalisation du monument. Emouvante, cette inauguration s’est déroulée en présence des représentants des Anciens Combattants et surtout de Monsieur Lapeyrère, ancien maire de Justian, prisonnier de guerre en Pologne lors de la seconde Guerre Mondiale, à qui il fut rendu hommage.

Franck Montaugé a également rappelé le très lourd tribut payé par les Gersois lors du premier conflit mondial: 8265 « morts pour la Patrie », dont 1429 disparus et aussi 3604 mutilés. “Alors que la France a perdu 5,30 % de sa population entre les recensements de 1911 et 1921, le Gers a perdu 12,5 % de sa population dans le même temps”, dit-il, saluant de nouveau le geste de la commune de Justian qui, en érigeant un monument au souvenir, contribue non seulement à l’indispensable travail de mémoire, mais aussi à l’effort qui ne doit jamais cesser pour faire progresser la concorde universelle.

Téléchargez ici le discours du sénateur Montaugé

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Histoire: cent ans après, la mémoire gersoise de 1915

Publié le 22 novembre 2015

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Chaque année jusqu’en 2018, la Société archéologique, historique, littéraire et scientifique du Gers organise un colloque dont l’objectif est, 100 ans après, de remettre en perspective et de faire un état des lieux de la connaissance sur les Gersois dans la Grande Guerre. Samedi, une vingtaine d’intervenants se sont succédé pour parler du conflit en 1915, en s’attachant à illustrer le thème retenu pour la journée, celui de la solidarité.

Invité à ouvrir les travaux du colloque, le sénateur du Gers, maire d’Auch Franck Montaugé, a salué “le formidable travail” que produit la Société archéologique du Gers, “un travail qui permet d’interroger le sens à partir de la connaissance du passé, de répondre aussi à la question du « Comment faire société ? », et de mettre à disposition des jeunes générations ce travail de réflexion fécond”.

“La guerre de 14-18 et les attentats de Paris ont en commun la négation de l’humanité à travers les massacres perpétrés”, a déclaré Franck Montaugé après l’hommage rendu par Georges Courtès, le président de la Société archéologique, aux victimes des attentats du 13 novembre à Paris.

En mai 1915, à Roclincourt en Artois, 1200 Gascons du 88e Régiment d’Infanterie sont tombés lors d’une offensive dirigée par le maréchal Foch. “A Auch, la nouvelle plongera la ville dans la consternation, poursuit Franck Montaugé. A la fin de l’année 1915, le bilan de ces offensives à coups d’hommes est effroyable : 112 000 hommes tombés en Artois pour une avancée du front de 4 kilomètres et, en Champagne, 182 000 victimes pour un gain de 5 kilomètres !”

“1915 sera après 1914 la plus meurtrière année de la guerre : 31 000 morts par mois, en moyenne, soit 370 000 en tout à la fin de cette année terrible”, ajoute Franck Montaugé qui conclut en saluant “tout particulièrement Georges Courtès, président de la Société archéologique, Gilbert Sourbadère, qui va plancher sur un sujet qui lui tient à cœur, Le Gers dans la guerre : des campagnes mobilisées et solidaires ; Bernard Gendre qui va ouvrir cette journée par une conférence inaugurale sur les soldats gascons à Roclincourt et tous les intervenants qui nous éclaireront sur des sujets trop souvent méconnus de cette sombre période.”

Téléchargez ici le discours du sénateur Franck Montaugé

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François Hollande s’adresse aux maires de France

Publié le 19 novembre 2015

Le Président de la République s’est adressé hier matin aux maires de France réunis à Paris, au Palais des congrès de la porte Maillot. “Je sais pouvoir compter sur la mobilisation des maires de France, sur les 500000 élus locaux, cette belle et grande avant-garde nationale”, a déclaré François Hollande qui en appelle “l’union de toutes les forces de la Nation pour que dans cette guerre, vive la République et vive la France”.

« Le dessein des terroristes est de plonger notre pays dans l’effroi et dans la division. Nous devons donc veiller à préserver, au sein de chaque commune de France, l’unité qui fait notre force et le sang froid qui fait notre dignité. Vous êtes des élus de la République, vous représentez la diversité de nos territoires mais également la multiplicité des sensibilités de notre pays. Mais face à la menace terroriste, il n’y a pas de différences entre les territoires, il n’y a plus de clivage partisan qui tienne, il n’y plus que des femmes et des hommes de devoir, des élus du suffrage universel conscients de leurs responsabilités dans la République. Et je sais que vous avez a cœur de faire prévaloir cette démarche et cette volonté», a notamment déclaré le Président de la République qui annonce, parmi les nombreuses mesures qui sont prises pour renforcer la sécurité sur le territoire, un renforcement par des moyens supplémentaires des contrats locaux de sécurité.

“J’attache une grande importance à la participation des maires de France aux actions que nous allons engager, notamment dans le cadre de l’état d’urgence, poursuit François Hollande. Je pense par exemple à l’interdiction de circulation des personnes et des véhicules dans des lieux donnés. Seuls les maires peuvent nous donner ces précisions. Je pense également à la protection des bâtiments publics ou des édifices privés qui pourraient constituer des cibles potentielles pour des terroristes. Là encore, nous avons besoin de votre concours. C’est dans cet esprit que le ministre de l’Intérieur a demandé aux préfets d’organiser dans tous les départements des réunions avec les maires afin de les informer de façon précise sur l’état de la menace terroriste, sur présence des individus dangereux et sur les mesures de sécurité que l’Etat est amené à prendre”, dit-il.

“J’en appelle aussi à votre vigilance, parce que vous, les maires de France, vous connaissez mieux que personne votre territoire, votre population. Mesdames et messieurs le maires, je vous connais, je sais ce que vous faites chaque jour pour vos communes, pour la vie de vos concitoyens, pour leur bien être pour leur sécurité, je sais quelle est votre conception de la république. Vous voulez que vos concitoyens fassent corps avec la nation et vous voulez qu’ils partagent l’idéal républicain. Je vous connais. Je sais que vous êtes passionnément attachés à la laïcité.”

“La république c’est une société où chacun a le droit de croire ou de ne pas croire, ou l’Etat ne reconnaît aucun culte mais permet à chacun de pratiquer le sien de façon paisible. La laïcité ce sont des règles de droit qui valent pour les services publics, les écoles, les lieux de culte, et qui protègent l’espace privé. La laïcité, c’est une république qui fait sa place à tous mais n’autorise rien qui puisse la menacer. C’est cette confiance dans nos principes communs dans le projet et l’idéal que nous portons, au-delà de nos différences, qui fait que nos sommes tous Français et fiers d’être Français. Les terroristes volent la vie des innocents mais veulent aussi suspendre la nôtre. Alors je dis fermement : la France restera un pays de liberté de mouvement, de culture, un pays actif, vaillant, dynamique, qui ne cède jamais à la peur”, dit-il.

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Attentats: le discours de fermeté du Président de la République

Publié le 17 novembre 2015

Pendant le discours du Président de la République devant le congrès. ©franckmontauge.fr

Pendant le discours du Président de la République devant le congrès. ©franckmontauge.fr

Voici le texte intégral du discours prononcé par le Président de la République François Hollande le 16 novembre dernier devant les parlementaires de l’Assemblée nationale et du Sénat réunis en congrès au château de Versailles.

Monsieur le Président du Congrès, Monsieur le Président du Sénat, Monsieur le Premier ministre, Mesdames et messieurs les membres du gouvernement, Mesdames et messieurs les parlementaires,
La France est en guerre. Les actes commis vendredi soir à Paris et près du Stade de France, sont des actes de guerre. Ils ont fait au moins 129 morts et de nombreux blessés. Ils constituent une agression contre notre pays, contre ses valeurs, contre sa jeunesse, contre son mode de vie. Ils sont le fait d’une armée djihadiste, le groupe Daech qui nous combat parce que la France est un pays de liberté, parce que nous sommes la patrie des Droits de l’Homme.
Dans une période d’une exceptionnelle gravité, j’ai tenu à m’adresser devant le Parlement réuni en Congrès pour marquer l’unité nationale face à une telle abomination et pour répondre avec la détermination froide qui convient à l’attaque ignoble dont notre pays a été la cible. Notre démocratie a triomphé d’adversaires bien plus redoutables, en vérité, que ces lâches assassins. Notre République n’est pas à la portée de méprisables tueurs.
Ma volonté est de mettre toute la puissance de l’Etat au service de la protection de nos concitoyens. Je sais pouvoir compter sur le dévouement des policiers, des gendarmes, des militaires, de vous-mêmes représentants de la nation. Vous connaissez le sens du devoir et, lorsque les circonstances l’exigent, l’esprit de sacrifice. Les terroristes croient que les peuples libres se laisseraient impressionner par l’horreur. Il n’en est rien et la République française a surmonté bien d’autres épreuves. Elle est toujours là, bien vivante. Et ceux qui ont entendu la défier ont toujours été les perdants de l’histoire. Il en sera de même cette fois encore. Le peuple français est un peuple ardent, vaillant, courageux qui ne se résigne pas et qui se met debout chaque fois qu’un de ses enfants est à terre.
Ceux qui ont voulu le meurtrir en frappant délibérément des innocents sont des lâches qui ont tiré sur une foule désarmée, si bien que nous ne sommes pas engagés dans une guerre de civilisation, parce que ces assassins n’en représentent aucune. Nous sommes dans une guerre contre le terrorisme djihadiste qui menace le monde entier et pas seulement la France. Dans cette guerre qui a commencé depuis plusieurs années, nous avons bien conscience les uns et les autres qu’il faudra du temps et que la patience est aussi exigeante que la durée et la dureté avec laquelle nous devons combattre. L’ennemi use des moyens les plus vils pour essayer de tuer. Mais il n’est pas insaisissable. Je serai même plus précis encore : il n’est pas hors d’atteinte.
Donc, dans cette période si difficile, si lourde, où nos concitoyens ont ressenti l’effroi, ils doivent garder leur sang-froid. J’appelle une nouvelle fois tous nos compatriotes à faire preuve de ces vertus qui font l’honneur de notre pays : la persévérance, l’unité, la lucidité, la dignité. Aujourd’hui, notre pays est en deuil. Nous pensons à ces innocents qui sont morts fauchés par les armes de tueurs dans les rues de Paris et de la banlieue. Nous pensons à leurs familles qui connaissent la peine la plus inconsolable. Nous pensons à ces centaines de jeunes gens, jeunes filles, jeunes garçons qui ont été touchés, blessés, traumatisés par cette terrible attaque. Certains, au moment où je parle devant vous, luttent encore pour leur vie.
Je salue l’action des services de secours et de soins qui se sont mobilisés depuis vendredi. Notre système de santé s’était préparé à une telle situation d’urgence. Et une fois encore, il a fait face pour accomplir parfaitement la mission. Je veux également rendre hommage aux forces de l’ordre, pleinement engagées pour assurer la sécurité des Français, comme une fois encore en a témoigné le courage de ces policiers qui, au moment de donner l’assaut pour libérer les otages du Bataclan qui étaient condamnés à une mort certaine sans leur intervention, ont une fois encore montré de la détermination et du dépassement d’eux-mêmes.
Vendredi, c’est la France tout entière qui était la cible des terroristes. La France qui aime la vie, la culture, le sport, la fête. La France sans distinction de couleur, d’origine, de parcours, de religion. La France que les assassins voulaient tuer, c’était la jeunesse dans toute sa diversité. La plupart des morts n’avaient pas 30 ans. Ils s’appelaient Mathias, Quentin, Nick, Nohemi, Djamila, Hélène, Elodie, Valentin et j’en oublie tellement d’autres ! Quel était leur seul crime ? C’était d’être vivant. Ce qui a été visé par les terroristes, c’était la France ouverte au monde. Plusieurs dizaines d’amis étrangers font partie des victimes, représentant 19 nationalités différentes. Depuis vendredi soir, je reçois des messages de solidarité de chefs d’Etat ou de gouvernements de toute la planète. Partout, les trois couleurs du drapeau français ont habillé les sites les plus célèbres rappelant ainsi que la France est toujours une lumière pour l’humanité. Et quand elle est atteinte, c’est le monde qui se retrouve un temps dans la pénombre.
Les actes de guerre de vendredi ont été décidés, planifiés en Syrie, préparés ; ils ont été organisés en Belgique, perpétrés sur notre sol avec des complicités françaises. Ces attentats poursuivent un objectif bien précis : semer la peur pour nous diviser ici et faire pression pour nous empêcher là-bas au Moyen-Orient de lutter contre le terrorisme. Nous faisons face à une organisation, Daech, disposant d’une assise territoriale, de ressources financières et de capacités militaires. Depuis le début de l’année, l’armée terroriste de Daech a notamment frappé à Paris, au Danemark, en Tunisie, en Egypte, au Liban, au Koweït, en Arabie Saoudite, en Turquie, en Libye. Elle massacre chaque jour et opprime des populations. C’est la raison pour laquelle la nécessité de détruire Daech constitue un sujet qui concerne toute la communauté internationale. J’ai donc demandé au Conseil de sécurité de se réunir dans les meilleurs délais pour adopter une résolution marquant cette volonté commune de lutter contre le terrorisme.
D’ici là, la France intensifiera ses opérations en Syrie. Hier soir, j’ai donné l’ordre à dix chasseurs-bombardiers français de larguer leurs bombes sur le fief de Daech à Raqqa. Ils ont détruit un centre de commandement et un camp d’entraînement. J’adresse toutes mes félicitations aux pilotes français qui ont réussi cette mission. Je remercie également nos alliés américains, qui ont utilement prêté leur concours à cette opération. Et je l’annonce ici devant le Congrès : nous poursuivrons ces frappes au cours des semaines à venir. Le porte-avion Charles de Gaulle appareillera jeudi pour se rendre en Méditerranée orientale, ce qui triplera nos capacités d’action. Et il n’y aura dans cette action aucun répit et aucune trêve.
Les commanditaires des attentats de Paris doivent savoir que leurs crimes, loin de faire vaciller la résolution de la France, renforcent encore notre détermination à les détruire. Le terrorisme, nous le combattons partout là où des Etats sont menacés pour leur survie même. C’est ce qui a justifié la décision que j’avais prise d’intervenir au Mali et encore en ce moment même la présence de nos militaires au Sahel là où Boko Haram massacre, enlève, viole, tue. Le terrorisme, nous le combattons en Irak pour permettre aux autorités de ce pays de restaurer leur souveraineté sur l’ensemble du territoire et en Syrie nous cherchons résolument, inlassablement une solution politique dans laquelle Bachar AL ASSAD ne peut constituer l’issue mais notre ennemi, notre ennemi en Syrie, c’est Daech.
Il ne s’agit donc pas de contenir, mais de détruire cette organisation à la fois pour sauver des populations, celles de Syrie, celles d’Irak mais je pourrais ajouter celles du Liban, de Jordanie, de Turquie, tous les pays voisins. C’est aussi de nous protéger, pour éviter que viennent sur notre territoire comme ce fut le cas vendredi des combattants étrangers pour mener des actes terroristes. Mais il faut faire davantage. La Syrie est devenue la plus grande fabrique de terroristes que le monde ait connu et la communauté internationale – et j’en ai fait plusieurs fois le constat – est divisée et incohérente. La France a demandé dès le début du conflit qu’il puisse y avoir cette unité si nécessaire pour agir. Aujourd’hui, il faut plus de frappes – nous en faisons –, plus de soutien à tous ceux qui se battent contre Daech– nous l’apportons, nous la France –, mais il faut un rassemblement de tous ceux qui peuvent réellement lutter contre cette armée terroriste dans le cadre d’une grande et unique coalition – c’est ce à quoi nous travaillons.
C’est dans cet esprit que je rencontrerai dans les prochains jours le Président OBAMA et le Président POUTINE pour unir nos forces et atteindre un résultat qui pour l’instant est encore renvoyé à trop longtemps. La France parle à tous, à l’Iran, à la Turquie, aux pays du Golfe. Et les attentats de Paris se sont produits au moment même où se tenait à Vienne avec ces pays-là une réunion pour chercher une solution politique en Syrie. Alors, chacun est désormais face à ses responsabilités : les pays voisins, les puissances, mais aussi l’Europe. J’ai demandé au ministre de la Défense de saisir dès demain ses homologues européens au titre de l’article 42-7 du traité de l’Union qui prévoit que lorsqu’un Etat est agressé, tous les Etats membres doivent lui apporter solidarité face à cette agression car l’ennemi n’est pas un ennemi de la France, c’est un ennemi de l’Europe.
L’Europe, elle ne peut pas vivre dans l’idée que les crises qui l’entourent n’ont pas d’effet sur elle. La question des réfugiés est directement liée à la guerre en Syrie et en Irak. Les habitants de ces pays-là, notamment ceux des territoires contrôlés par Daech sont martyrisés et fuient ; ils sont les victimes de ce même système terroriste.
Voilà pourquoi il est vital que l’Europe accueille dans la dignité ceux qui relèvent du droit d’asile mais renvoie dans leurs pays ceux qui n’en relèvent pas, ce qui exige – ce qui n’est pas le cas encore aujourd’hui- une protection effective des frontières extérieures. La France y travaille, elle a été la première à mettre en garde, et la France avec l’Allemagne aujourd’hui fait en sorte que les pays qui sont confrontés à l’afflux des réfugiés puissent être aidés. Les premiers à devoir l’être sont les pays de la région : Turquie, Jordanie, Liban. Et si l’Europe ne contrôle pas ses frontières extérieures, alors – et nous le voyons aujourd’hui sous nos yeux – c’est le retour aux frontières nationales, quand ce ne sont pas les murs, les barbelés qui sont annoncés. Ce sera alors la déconstruction de l’Union européenne.
Il est également impératif que les demandes que la France a exprimées depuis longtemps trouvent en Europe une traduction rapide ; je pense à la lutte contre le trafic d’armes, à la mise en place des contrôles coordonnés et systématiques aux frontières et à l’approbation, avant la fin de l’année 2015, de ce qu’on appelle le PNR européen, tout simplement pour assurer la traçabilité du retour des djihadistes et les interpeller.
Voilà les exigences que portera la France une nouvelle fois par le ministre de l’Intérieur à la réunion qui se tiendra, à notre demande, dès vendredi. Face aux actes de guerre qui ont été commis sur notre sol – et qui viennent après les attentats du 7, 8 et 9 janvier, et tant d’autres crimes commis ces dernières années au nom de cette même idéologie djihadiste – nous devons être impitoyables.
Nous le savons, et c’est cruel que de le dire, ce sont des Français qui ont tué vendredi d’autres Français. Il y a, vivant sur notre sol, des individus qui, de la délinquance passent à la radicalisation puis à la criminalité terroriste. Parfois, ils sont allés combattre en Syrie ou en Irak. Parfois ils forment des réseaux qui s’entraînent en fonction des circonstances, ou qui s’entraident pour mener à un moment que leurs commanditaires ont choisi des actes terroristes. Nous en avions déjoués plusieurs ces derniers mois et nous savons maintenant, que dis-je, depuis hélas plusieurs mois, ce qu’est cet engrenage, ce qu’est cette organisation, ce qu’est cette préparation.
Nous devons donc nous défendre dans l’urgence et dans la durée. Il en va de la protection de nos concitoyens et de notre capacité de vivre ensemble. Dans la nuit de vendredi, lorsque les fusillades ont fait connaitre leur terrible bilan, j’ai réuni le Conseil des ministres, j’ai ordonné le rétablissement immédiat des contrôles aux frontières et j’ai proclamé l’état d’urgence, sur proposition du Premier ministre. Il est désormais effectif sur tout le territoire et j’ai élargi la possibilité de procéder à des perquisitions administratives dans tous les départements métropolitains. Il y a eu cette nuit plus de 104 assignations à résidence et 168 perquisitions. Et il y en aura d’autres.
Cependant, avec les actes de guerre du 13 novembre, l’ennemi a franchi une nouvelle étape. La démocratie a la capacité de réagir. La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen affirme dans son article 2 que la sûreté et la résistance à l’oppression sont des droits fondamentaux. Alors nous devons les exercer. Conformément à ces principes, nous allons donner les moyens de garantir encore une fois la sécurité de nos concitoyens.
J’ai décidé que le Parlement serait saisi dès mercredi d’un projet de loi prolongeant l’état d’urgence pour trois mois et adaptant son contenu à l’évolution des technologies et des menaces. En effet, la loi qui régit l’état d’urgence, la loi du 3 avril 1955 ne pouvait pas être conforme à l’état des technologies et des menaces que nous rencontrons aujourd’hui. Mais elle comporte deux mesures exceptionnelles : l’assignation à résidence et les perquisitions administratives. Ces deux mesures offrent des moyens utiles pour prévenir la commission de nouveaux actes terroristes. Je veux leur donner immédiatement toute leur portée et les consolider. Le Premier ministre proposera donc au Parlement d’adopter un régime juridique complet pour chacune de ces dispositions. Et mesdames, messieurs les parlementaires, je vous invite à le voter d’ici la fin de la semaine.
Mais nous devons aller au-delà de l’urgence. Et j’ai beaucoup réfléchi à cette question. J’estime en conscience que nous devons faire évoluer notre Constitution pour permettre aux pouvoirs publics d’agir, conformément à l’état de droit, contre le terrorisme de guerre. Aujourd’hui, notre texte comprend deux régimes particuliers qui ne sont pas adaptés à la situation que nous rencontrons. Premier régime, c’est le recours à l’article 16 de la Constitution. Il implique que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics soit interrompu. Le Président de la République prend alors les mesures exigées par les circonstances en dérogeant à la répartition des compétences constitutionnelles. Et puis il y a l’article 36 de la Constitution qui porte sur l’état de siège. Il n’est pas non plus approprié. L’état de siège, il est décrété en cas de péril imminent résultant d’une guerre étrangère ou d’une insurrection à main armée. Dans ce cas, différentes compétences sont transférées de l’autorité civile à l’autorité militaire.
Chacun voit ici qu’aucun de ces deux régimes n’est adapté à la situation que nous rencontrons. Le fonctionnement régulier des pouvoirs publics – et nous le prouvons aujourd’hui – n’est pas interrompu et il n’est pas concevable de transférer à l’autorité militaire des pouvoirs. Pourtant nous sommes en guerre. Mais cette guerre d’un autre type face à un adversaire nouveau appelle un régime constitutionnel permettant de gérer l’état de crise. C’est ce qu’avait proposé en 2007, le comité présidé par Edouard BALLADUR qui réfléchissait sur l’évolution de notre Constitution. Il suggérait de modifier l’article 36 de notre Constitution pour y faire figurer l’état de siège ainsi que l’état d’urgence et sa proposition renvoyait à une loi organique, le soin de préciser les conditions d’utilisation de ces régimes. Je considère que cette orientation doit être reprise. Il s’agit de pouvoir disposer d’un outil approprié pour fonder la prise de mesures exceptionnelles pour une certaine durée, sans recourir à l’état de siège et sans compromettre l’exercice des libertés publiques.
Cette révision de la Constitution doit s’accompagner d’autres mesures. Il en va de la déchéance de nationalité. La déchéance de nationalité ne doit pas avoir pour résultat de rendre quelqu’un apatride, mais nous devons pouvoir déchoir de sa nationalité française un individu condamné pour une atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation ou un acte de terrorisme, même s’il est né français, je dis bien « même s’il est né français » dès lors qu’il bénéficie d’une autre nationalité. De même, nous devons pouvoir interdire à un binational de revenir sur notre territoire, s’il représente un risque terroriste, sauf à ce qu’il se soumette, comme le font d’ailleurs nos amis britanniques, à un dispositif de contrôle draconien. Nous devons pouvoir expulser plus rapidement les étrangers qui représentent une menace d’une particulière gravité pour l’ordre public et la sécurité de la Nation, mais nous devons le faire dans le respect de nos engagements internationaux.
Je sais que d’autres propositions ont été formulées pour accroître la surveillance de certains individus, fichés notamment. Le Gouvernement, dans un esprit d’unité nationale, va saisir pour avis le Conseil d’Etat pour vérifier la conformité de ces propositions à nos règles fondamentales et à nos engagements internationaux. Cet avis sera rendu public et j’en tirerai toutes les conséquences. Réfléchissons bien à cette décision. Notre Constitution est notre pacte collectif, elle unit tous les citoyens, elle est la règle commune, elle porte des principes, elle est précédée d’un préambule qui montre que la France est un pays de droit.
La Constitution, c’est la charte commune, c’est le contrat qui unit tous les citoyens d’un même pays. Dès lors que la Constitution est le pacte collectif indispensable pour vivre ensemble, il est légitime que la Constitution comporte les réponses pour lutter contre ceux qui voudraient y porter atteinte, de la même manière que sont voués à la dissolution les associations ou les groupements de fait qui provoquent la haine ou incitent à la commission d’actes terroristes.
Mesdames, Messieurs les parlementaires, je vous demande de réfléchir à la décision que j’ai prise et je demande au Premier Ministre de préparer cette révision avec vous afin qu’elle puisse être adoptée dans les meilleurs délais. Car nous avons prolongé, vous allez prolonger l’état d’urgence au-delà des 12 jours pour trois mois mais après l’état d’urgence, nous devons être pleinement dans un état de droit pour lutter contre le terrorisme. Enfin, puisque la menace va durablement peser et que la lutte contre Daech va nous mobiliser encore longtemps sur le front extérieur comme sur le terrain intérieur, j’ai également décidé de renforcer substantiellement les moyens dont disposent la justice et les forces de sécurité.
D’abord, les services d’enquête et les magistrats antiterroristes doivent pouvoir recourir, dans le cadre de la procédure judiciaire, à tout l’éventail des techniques de renseignement qu’offrent les nouvelles technologies et dont l’utilisation est autorisée, dans un cadre administratif, par la loi sur le renseignement. La procédure pénale doit également prendre en compte, de la manière la plus étroite possible, la spécificité de la menace terroriste. Ensuite, les magistrats doivent avoir plus largement accès aux moyens d’enquêtes les plus sophistiqués, pour lutter notamment contre les trafics d’armes car ce sont avec les armes du banditisme que les actes terroristes sont commis. Les peines seront significativement alourdies.
Enfin, face à la violence du terrorisme, la question de la légitime défense des policiers et des conditions dans lesquelles ils peuvent faire usage de leurs armes devra être traitée toujours dans le cadre de l’Etat de droit. Ces différents sujets constitueront la matière d’un important chantier législatif que je demande au Premier ministre de conduire et d’engager sans délai avec les ministres concernés, Garde des Sceaux, ministre de l’Intérieur, de manière à ce que nous ne perdions aucune minute dans l’action engagée.
Ce dispositif, ces dispositifs compléteront toutes les mesures qui ont été adoptées depuis 2012, deux lois antiterroristes, une loi sur le renseignement, un renforcement considérable des moyens mais j’ai également conscience qu’il nous faut augmenter encore les moyens parce que si nous sommes en guerre, nous ne pouvons pas l’être avec ce que nous avions il y a quelques années dans des lois de programmation militaire ou dans d’autres textes imaginés pour assurer la sécurité de nos concitoyens. Alors, 5 000 emplois supplémentaires de policiers et de gendarmes seront créés d’ici 2 ans afin de porter le total des créations d’emploi de sécurité à 10 000 sur le quinquennat. Cet effort qui est considérable et qu’assume le gouvernement dans le contexte budgétaire que chacun connait permettra simplement de restaurer le potentiel des forces de sécurité intérieure au niveau qu’elles connaissaient en 2007.
Ces créations de postes bénéficieront aux services de lutte contre le terrorisme, à la police aux frontières et plus généralement, à la sécurisation générale du pays. Elles s’accompagneront des moyens d’équipement et d’investissement nécessaires à l’accomplissement des missions. De même, le ministère de la Justice disposera de 2 500 postes supplémentaires pour l’administration pénitentiaire, pour les services judiciaires. Et je n’oublie pas l’administration des douanes qui devra être renforcée de 1 000 postes pour que nous puissions assurer le contrôle aux frontières dès lors qu’il sera utilisé. Quant à nos armées qui sont de plus en plus sollicitées par les opérations extérieures que nous allons poursuivre, par la sécurité de nos compatriotes qui est demandée, j’ai donc là encore décidé qu’il n’y aurait aucune diminution d’effectifs dans la défense jusqu’en 2019. Et cette réorganisation de nos armées se fera au bénéfice des unités opérationnelles, de la cyberdéfense et du renseignement. Le gouvernement me présentera donc sans attendre une planification nouvelle de l’évolution des effectifs de la défense jusqu’en 2019.
Je souhaite également que l’on tire mieux parti des possibilités des réserves de la défense, encore insuffisamment exploitées dans notre pays alors que nous avons justement ce gisement. Les réservistes sont un élément fort du lien entre l’armée et la Nation. Ils constituent les éléments qui peuvent, demain, former une garde nationale encadrée et disponible. Toutes ces décisions budgétaires seront prises dans le cadre de la loi de finances qui est en ce moment même en discussion pour 2016. Elles se traduiront nécessairement, et je l’assume devant vous, par un surcroît de dépenses mais dans ces circonstances, je considère que le pacte de sécurité l’emporte sur le pacte de stabilité.
Mesdames, Messieurs les Parlementaires, le visage des morts, celui des blessés, celui des familles endeuillées ne quittent pas mon esprit. Ce souvenir nourrit une résolution sans faille qui, je le sais, est également la vôtre. Dans ma détermination à combattre le terrorisme, je veux que la France puisse rester elle-même. Les barbares qui l’attaquent voudraient la défigurer ? Ils ne parviendront pas à la faire changer de visage ; jamais ils ne doivent réussir à abimer l’âme française. Jamais ils ne nous empêcheront de vivre, de vivre comme nous en avons décidé, de vivre pleinement, de vivre librement et nous devons en faire la démonstration avec sang-froid. Et je pense à la jeunesse, je pense à celle qui se sent blessée à travers toutes ces victimes et qui s’interroge sur sa capacité à pouvoir vivre dans un Etat de droit.
Nous devons continuer, continuer à travailler, continuer à sortir, continuer à vivre, continuer à influencer le monde et c’est pourquoi le grand événement international de la Conférence sur le Climat sera non seulement maintenu mais sera un moment d’espérance et de solidarité. D’espérance parce qu’il s’agit tout simplement de l’avenir de la planète et de solidarité parce qu’il y aura sans doute plus de cent chefs d’Etat et de gouvernement qui viendront là pour négocier un accord durable, un accord contraignant, un accord différencié pour que nous puissions vivre et que nos enfants, petits-enfants puissent continuer à avoir la planète qu’ils auront reçue en héritage. Mais ils viendront aussi dire à la France, pays de liberté, combien le monde entier est solidaire, combien le monde entier doit également se mobiliser pour lutter contre le terrorisme.
De la même manière, les rythmes de notre démocratie ne sont pas soumis au chantage des terroristes. Les élections régionales se dérouleront aux dates prévues et la vie politique elle-même doit retrouver ses droits ; c’est notre devoir.
Monsieur le Président du Congrès, Monsieur le Président du Sénat, Mesdames, Messieurs les Parlementaires, vous qui représentez la Nation toute entière, vous la représentez dans toutes ses sensibilités, dans toute sa diversité mais aussi dans son unité. Vous êtes les représentants d’un peuple libre qui est invincible quand il est uni et rassemblé. C’est notre bien le plus précieux et nous devons éviter surenchères et dérives, c’est aussi notre devoir de républicain. C’est en renonçant au combat que la République devait mener qu’elle a pu s’éloigner d’elle-même dans certaines circonstances ; nous devons veiller qu’il n’en soit pas aujourd’hui le cadre.
La République, nous voulons l’investir de toute la force nécessaire qu’appelle ce contexte nouveau de guerre, pour lui permettre d’éradiquer dans le respect de nos valeurs le terrorisme et sans rien perdre de ce que garantit l’Etat de droit. Nous éradiquerons le terrorisme parce que les Français veulent continuer à vivre ensemble sans rien craindre de leurs semblables. Nous éradiquerons le terrorisme parce que nous sommes attachés à la liberté et au rayonnement de la France dans le monde. Nous éradiquerons le terrorisme pour que la circulation des personnes, le brassage des cultures demeurent possibles et que la civilisation humaine s’en trouve enrichie. Nous éradiquerons le terrorisme pour que la France continue à montrer le chemin. Le terrorisme ne détruira pas la République car c’est la République qui le détruira.
Vive la République et vive la France.”

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11 novembre: Jean Bureau, le lieutenant retrouvé

Publié le 12 novembre 2015

Le nom de Jean Bureau a été rajouté sur le monument aux morts de la place Salinis. ©franckmontauge.fr
Pendant le discours du sénateur-maire Franck Montaugé. ©franckmontauge.fr
Après la cérémonie, le salut aux portes-drapeaux. ©franckmontauge.fr

Le piquet d’honneur de la base aérienne de Mont-de-Marsan. ©franckmontauge.fr
Le salut des portes-drapeaux au monument. ©franckmontauge.fr
Les enfants des écoles (ici l’école d’Artagnan), ont participé activement à la cérémonie. ©franckmontauge.fr

Le préfet du Gers, Pierre Ory, ravive la flamme du souvenir. ©franckmontauge.fr

La ville d’Auch a rendu un émouvant hommage à la mémoire du lieutenant Jean Bureau, un Auscitain tombé au champ d’honneur en 1914 et dont le nom vient d’être rajouté à la liste des morts pour la France du monument de la place Salinis. Dans un discours prononcé lors de la cérémonie de commémoration de l’armistice du 11 novembre 1918, le sénateur-maire Franck Montaugé a rappelé l’histoire singulière de cet homme, mort en Belgique le 27 novembre 1914 à l’âge de 32 ans, et dont le nom oublié ne figurait pas sur le monument aux morts.

“Il aura fallu attendre 2011 pour que cette omission soit enfin réparée dans des circonstances plutôt singulières. C’est en effet par hasard qu’un membre de l’Union nationale des combattants de l’Eure découvre lors d’un déménagement un carnet un peu jauni dépassant d’une poubelle. Il le récupère et comprend qu’il s’agit du journal personnel d’un poilu de la Grande Guerre, originaire d’Auch. L’ancien combattant de Haute-Normandie contacte alors le directeur de l’ONACVG du Gers, Patrick Gauchet, qui retracera après des recherches le parcours et la vie de ce soldat.”

“Ému par cette histoire, soucieux de préserver la mémoire des anciens combattants, le directeur de l’ONACVG du Gers, sollicitera la mairie d’Auch pour que le nom de Jean Bureau soit inscrit au monument aux morts de la Ville. Ce que nous faisons aujourd’hui solennellement ce 11 novembre 2015 ; 101 ans après le décès du Lieutenant Bureau.”

“Derrière le visage et la mémoire du Lieutenant Bureau, nous avons souhaité rendre une nouvelle fois hommage à tous ces jeunes gens morts dans la fleur de l’âge pour défendre leur Patrie et la Liberté. Au moment où décède Jean Bureau, le bilan des pertes depuis le 4 août 1914 est de plus de 300 000 hommes tués et 600 000 blessés du côté français. Alors que la France a perdu 5,30 % de sa population entre les recensements de 1911 et 1921, le Gers a perdu 12,5 % de sa population dans le même temps (l’Ariège 13 %, mais la Gironde 1,2 % et la Haute-Garonne 1,8 %).”

“Ainsi notre département ne compte plus que 194 406 habitants en 1921 et il est évident que les populations paysannes ont été sacrifiées. La ville d’Auch, avec 371 morts n’est pas épargnée, pas plus que ne l’a été le 88ème régiment d’infanterie totalement décimé à Roclincourt en Picardie le 9 mai 1915 au cours d’une offensive aussi meurtrière qu’inutile. Tout cela, des monuments le rappellent et le commémorent dans les pays belligérants et sur les champs de bataille, où il ne reste plus que des cimetières. Tout cela, dans chaque pays, les livres d’histoire le disent, après les mémoires et les récits écrits par les survivants en Allemagne, en Grande-Bretagne ou en France.”

“Mais le fil de la mémoire est ténu et il peut se briser à tout moment, ajoute Franck Montaugé. Après la disparition des derniers poilus de la Grande Guerre, nous ne disposons plus désormais, pour tenter de comprendre et de saisir l’événement, que du travail des historiens et de témoignages littéraires. Il y a aussi le travail méticuleux, opiniâtre et trop souvent ignoré de tous ces « sauveteurs de mémoire », particuliers ou associations, qui luttent à leur façon contre l’oubli, cette gangrène de l’Histoire. Ce travail ne se réduit pas à une vaine logique qui consisterait à accumuler des objets mais bien de les interroger.”

“A cet égard et pour l’énorme tribut que les gersois de 14-18, soldats et familles, ont douloureusement payé à la Nation et à la Paix, un lieu de mémoire à caractère muséal aurait je le crois, pleinement sa place dans notre département !”, suggère Franck Montaugé qui conclut son propos par cette adresse au lieutenant retrouvé: “En ce jour du 11 novembre 2015, trouvez Jean Bureau, dans l’apposition de votre nom sur le mémorial de votre ville natale, l’expression de la reconnaissance et du respect de la communauté nationale pour votre sacrifice.”

Téléchargez ici le discours de Franck Montaugé

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