Franck Montaugé

Sénateur du Gers

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La commune de Marestaing crée un lieu de mémoire pour rappeler le sens du « 19 mars 1962 » et de la guerre d’Algérie

Publié le 30 mai 2022

Samedi 28 mai 2022, à l’invitation de Madame le Maire de Marestaing et de son conseil municipal, Franck Montaugé a tenu a remercier la commune pour son initiative de création d’un lieu de mémoire consacré au cessez-le-feu de la guerre d’Algérie. Une guerre qui n’a longtemps pas dit son nom et dans laquelle de nombreux gersois, appelés du contingent ou militaires de carrière ont été engagés. La FNACA (Fédération Nationale des Anciens Combattants en Algérie, Maroc et Tunisie) et ses porte-drapeaux ont témoigné par leur présence de leur attachement à faire vivre la mémoire et la reconnaissance. Dans son allocution, le sénateur Montaugé a remercié la mairie et rappelé l’ampleur de ce conflit lié au processus historique de décolonisation.

« Il aura fallu attendre 1999 pour qu’une loi donne officiellement aux événements d’Algérie le nom de « guerre ». C’est dire combien est complexe le rapport de la France avec cette partie de son histoire qui s’est étalée sur 130 ans, du débarquement dans la baie de Sidi Ferruch sous Charles X en juin 1830 aux accords d’Évian de mars 1962 !

A la fin de cette période, 8 années à l’issue desquelles il est impossible de dire avec certitude combien de personnes ont été tuées. L’estimation la plus plausible tourne autour de 500 000 morts, qui se répartissent de façon très inégale. Les Algériens ont payé de très loin le plus lourd tribut : sur la base des recensements, les pertes varient entre 300 000 à 400 000 tués, auxquelles s’ajoutent 15 000 à 30 000 harkis du côté français. Chez les civils, on recense 3 000 tués et autant de disparus (900 pendant la guerre et plus de 2 000 après le cessez-le-feu du 19 mars 1962). L’armée française, composée de 1 350 000 appelés du contingent et de 400 000 militaires de carrière, a enregistré la perte de près de 30 000 soldats, dont un millier de disparus.

On estime que des troubles psychiques – on appelle cela maintenant des syndromes post traumatiques – ont affecté 250 à 300 000 hommes. Une souffrance vécue en secret du fait de blessures mentales à la fois invisibles et cachées ? Souvent, ils ne pouvaient même pas en parler et la douleur intime, toujours vive, les a accompagnés jusqu’à la fin de leurs vies.

C’est ça la guerre aussi, et je crois que nul ne peut le mesurer pleinement qui n’y est pas confronté. J’ai été témoin de cela dans ma famille et cela m’a beaucoup interrogé sur le rapport à « la mémoire, (à) l’histoire (et à) l’oubli »… pour reprendre le titre du livre important du philosophe Paul RICOEUR (*) sur ces sujets.

Madame le maire, Mesdames et Messieurs, pour toutes ces raisons et bien d’autres qui auraient mérité d’être abordées par le prisme de ce que nous en disent les historiens et les sociologues, je voudrais vous remercier d’avoir fait avec cette réalisation œuvre républicaine.

Pour moi et je vous le dis comme je le ressens, cet « espace du 19 mars 1962 » à Marestaing vient prendre place dans « les lieux de mémoires » de la Nation française dont Pierre NORA (**), avec l’équipe d’historiens qu’il a conduite, a si bien rendu le sens et dit l’importance pour les vivants que nous sommes. Et tout particulièrement pour les plus jeunes d’entre nous que les enseignants aideront à comprendre pour mieux avancer dans la vie et construire, elles ne sont jamais acquises, la paix et la démocratie.    

Madame le Maire, vous avez pris votre part du chemin, du long chemin qu’il reste à parcourir pour surmonter collectivement les « non-dits » dont souffre la société française depuis 60 ans à cause de la guerre d’Algérie et de la longue période d’histoire qui l’a engendrée. Pour le citoyen raisonnable, la politique de l’oubli n’est pas une option et je tiens ici à saluer la démarche engagée au plus haut niveau de la République pour réconcilier les mémoires.

Le rapport de l’historien Benjamin STORA (***) remis au Président de la République va permettre de mieux regarder le passé en face et je l’espère de cheminer, pas après pas, vers la vérité historique, comprise et reconnue du plus grand nombre, en France… et en Algérie.

C’est là une grande ambition, une ambition que je crois absolument nécessaire et une ambition nationale à laquelle la commune de Marestaing aura pris sa part, de façon tout à fait remarquable. Soyez-en ici toutes et tous remerciés !

Vive la République Française ! Vive la France ! »


(*) RICOEUR, Paul. « La mémoire, l’histoire, l’oubli ». Edition Points. 2003, Collection Points Essais

(**) NORA, Pierre. « Les lieux de mémoire ». Edition Gallimard. 1997, Collection Quarto

(***) STORA, Benjamin. « Mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie » et Rapport « Les questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d’Algérie ».

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Cérémonie commémorative des combats de Viella

Publié le 4 août 2021

Le 26 juillet 2021 s’est déroulée à Viella la cérémonie de commémoration des combats du 26 juillet 1944. A cette occasion, Franck Montaugé a rendu hommage une nouvelle fois à la mémoire des 14 hommes qui ont été ce jour-là abattus par les allemands (Lire ICI).

« Au-delà de l’émotion qu’il suscite toujours pour les républicains que nous sommes, le devoir de commémoration est toujours un exercice difficile, je le ressens profondément comme cela, quand il s’agit de faire le choix de mots dont on sait qu’ils ne sont jamais à la hauteur des figures historiques des Martyrs dont nous rappelons le sacrifice.

Les 14 Martyrs de Viella faisaient partie de ces hommes du « combat souterrain pour la libération » à qui Pierre Brossolette donnait vie, pour l’Histoire, dans la conscience de nos compatriotes en les appelant, il y a 75 ans, les « soutiers de la Gloire ». Comme tous ceux du corps Franc Pommiès, ils œuvraient « dans l’obscurité pathétique des cales », ils ne savaient pas la fin de l’histoire et ils n’en connaissaient que le risque d’une vie, à peine commencée, qui pouvait s’arrêter d’un moment à l’autre.

Ce don absolu de soi pour les autres, forme indépassable de la Fraternité républicaine, ils l’ont fait pour ceux de leur temps mais aussi pour nous tous qui sommes là et pour ceux qui nous suivront. Par leur comportement, ils nous donnent à penser l’engagement civique porté au plus haut niveau d’exigence, ils nous interrogent sur notre rapport-même aux valeurs qui fondent et donnent sens à la République : Liberté, Égalité, Fraternité !

Disons sans relâche et au risque de nous répéter que ce que nous enseignent ces années noires, c’est à quel point nos démocraties sont fragiles. Dans le confort, parfois, de nos certitudes d’aujourd’hui, beaucoup ont le sentiment que notre démocratie républicaine est éternelle. Rien n’est moins sûr et les enquêtes d’opinion nous apprennent qu’une proportion considérable de français ne voient plus dans la démocratie le système politique le mieux approprié à la gestion de nos différences… même si comme disait Winston Churchill elle est, la démocratie, « le pire des régimes à l’exception de tous les autres ».

Dans un monde où les repères se brouillent, où les valeurs du Pacte Républicain sont profondément interrogées, la participation aux dernières élections nous l’a montré, le sens du sacrifice des martyrs de la Résistance doit nous guider. Le grand médiéviste et Résistant assassiné en 1944 Marc Bloch disait « l’incompréhension du présent naît de l’ignorance du passé ».

Je veux ici remercier les communes et les élus qui se sont regroupés pour valoriser ensemble les hauts lieux de la Résistance dans le Gers*. Merci Monsieur le Maire de Viella, cher Jean-François, pour ce qu’apporte la commune de Viella à cette œuvre républicaine de formation et d’éducation du citoyen, gersois ou visiteur.

Trouvons dans la force de l’engagement des 14 Martyrs de Viella la plus haute exigence républicaine à nos conduites de citoyens !

Vive la République !
Vive la France ! »


* D’autres lieux furent le théâtre de combats de la Résistance dans le Gers. Jacques Fitan et Pierre Léoutre ont récemment consacré un ouvrage à cette histoire, « Le Gers en Résistance », dont le sénateur Montaugé a rédigé la postface, accessible ICI.

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8 Mai: hommage aux derniers survivants

Publié le 8 mai 2015

Recueillement du sénateur-maire après son dépôt de gerbe. ©franckmontauge.fr
Recueillement du sénateur-maire après son dépôt de gerbe. ©franckmontauge.fr
Les récipiendaires de la gendarmerie avant la remise de leurs décorations. ©franckmontauge.fr
Les récipiendaires de la gendarmerie avant la remise de leurs décorations. ©franckmontauge.fr
Le Chant des partisans a retenti sur la place Salinis. ©franckmontauge.fr
Le Chant des partisans a retenti sur la place Salinis. ©franckmontauge.fr
Franck Montaugé adresse ses félicitations à Georges Labescat qui vient d'être décoré de la Légion d'honneur. ©franckmontauge.fr
Franck Montaugé adresse ses félicitations à Georges Labescat qui vient d’être décoré de la Légion d’honneur. ©franckmontauge.fr

La commémoration du soixante-dixième anniversaire de la fin des combats en Europe a été l’occasion de rendre hommage, au cours d’une émouvante cérémonie, aux derniers combattants survivants. Dans le département du Gers, dix d’entre eux ont été décorés dans l’ordre de la Légion d’honneur. A Auch, c’est le préfet Jean-Marc Sabathé qui a agrafé la croix de chevalier au revers de deux d’entre eux: Georges Labescat et Louis Abel Lasmezas.

Né le 27 août 1923 à Montégut dans les Landes, Georges Labescat s’est engagé dans les Forces françaises de l’Intérieur (FFI), au sein du bataillon de l’Armagnac, du 6 juin 1944 au 20 août 1944, date à laquelle il a été blessé au combat d’Estang. Il a ensuite poursuivi avec le 158e régiment d’infanterie, jusqu’en août 1945, avec le grade de sergent-chef. Il est de nouveau blessé lors d’une mission en service commandé en août 1945. Il rejoindra ensuite en 1947 le corps des sapeurs pompiers forestiers des Landes où il oeuvrera jusqu’à sa retraite, en 1979, en qualité de chef de centre dans la commune de Saint-Justin dans les Landes.

Egalement décoré ce matin, Louis Abel Lasmezas est né le 29 mars 1925 à L’Isle-de-Noé. Très jeune, à l’âge de 17 ans, il a souhaité rejoindre l’Angleterre via l’Espagne. Arrêté en Espagne, il sera interné durant trois mois. Il arrive enfin à embarquer pour le Maroc et s’engage dans la Marine française. En mars 1944, il parvient à rejoindre Londres où il sert alors dans les services de renseignement jusqu’au 17 mai 1944. Il part ensuite pour l’Ecosse pour des missions secrètes. Il embarque enfin sur le navire « La Surprise » du 1er avril 1945 au 1er septembre 1946 en qualité de premier opérateur. Il a été démobilisé à cette date et a pu enfin rentrer dans le Gers retrouver les siens.

Ont également été décorés de la Légion d’honneur, ailleurs dans le département, Jacques Castex, Pierre Anglezio, Jean Lapoutge, Charles Agnogna, Pierre Péré, Gérard Bénétrix, Maurice Saum, Clément Guttierez-Ortega.

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