Franck Montaugé

Sénateur du Gers

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Combats de Viella en 1944: Honneur aux “soutiers de la gloire”.

Publié le 2 août 2019

Le 26 juillet dernier, le sénateur Franck Montaugé a participé à la cérémonie commémorative des combats de Viella du 26 juillet 1944. Au cours de cette journée terrible, une forte colonne allemande en provenance de Pau est tombée sur un poste de commandement du Corps Franc Pommies. 14 jeunes hommes engagés dans la Résistance ont perdu la vie, froidement exécutés pour la plupart d’entre eux. Voici le discours qu’a prononcé à Viella le sénateur Montaugé:

“Au-delà de l’émotion qu’il suscite toujours pour les républicains que nous sommes, le devoir de commémoration est toujours un exercice difficile, je le ressens profondément comme cela, quand il s’agit de faire le choix de mots dont on sait qu’ils ne sont jamais à la hauteur des figures historiques des Martyrs dont nous rappelons le sacrifice. Alors, pour donner sens au sacrifice suprême de ceux que nous honorons aujourd’hui, vous me permettrez de dire les mots d’un grand Résistant, Pierre Brossolette, entré au Panthéon le 15 mai 2015 avec Geneviève Anthonioz de Gaulle, Germaine Tillon et Jean Zay.

Les 14 maquisards de Viella qui ont donné leurs vies dans des circonstances infâmes, Pierre Brossolette les avait à l’esprit lorsque dans un message radiophonique donné à la BBC de Londres le 22 septembre 1942 il disait: À côté de vous, parmi vous, sans que vous le sachiez toujours, luttent et meurent des hommes — mes frères d’armes —, les hommes du combat souterrain pour la libération […], combattants d’autant plus émouvants qu’ils n’ont point d’uniformes ni d’étendards, régiment sans drapeau dont les sacrifices et les batailles ne s’inscriront point en lettres d’or dans le frémissement de la soie mais seulement dans la mémoire fraternelle et déchirée de ceux qui survivront ; saluez-les. La gloire est comme ces navires où l’on ne meurt pas seulement à ciel ouvert mais aussi dans l’obscurité pathétique des cales. C’est ainsi que luttent et que meurent les hommes du combat souterrain de la France. Saluez-les, Français ! Ce sont les soutiers de la gloire.

Ces hommes du combat souterrain pour la libération, comme nous invitait Pierre Brossolette il y a 75 ans, je les salue avec vous et je veux dire leurs noms:

  • Robert ALLAVENA,
  • Gilbert DARRICAU,
  • André DERIT,
  • René DUFAURE,
  • Louis DURIEUX,
  • Jacques GLANDAZ,
  • Gustave HENGY,
  • Francis LANINE,
  • Ernest LIBIS,
  • Joseph MENDOZA,
  • Louis SENSEBY,
  • Roman SERRANO-HERRERA,
  • Charles TISON,
  • André VARINI

Ceux-là œuvraient dans l’obscurité pathétique des cales, ils ne savaient pas la fin de l’histoire et ils n’en connaissaient que le risque d’une vie, à peine commencée, qui pouvait s’arrêter d’un moment à l’autre. Ce don absolu de soi pour les autres, forme indépassable de la Fraternité républicaine, ils l’ont fait pour ceux de leur temps mais aussi pour nous tous qui sommes là et pour ceux qui nous suivront. Par leur comportement, ils nous donnent à penser l’engagement civique porté au plus haut niveau d’exigence, ils nous interrogent sur notre rapport-même aux valeurs qui fondent et donnent sens à la République : Liberté, Égalité, Fraternité !

Disons sans relâche et au risque de nous répéter que ce que nous enseignent ces années noires, c’est à quel point nos démocraties sont fragiles. Dans le confort, parfois, de nos certitudes d’aujourd’hui, beaucoup ont le sentiment que notre démocratie républicaine est éternelle. Rien n’est moins sûr et les enquêtes d’opinion nous apprennent qu’une proportion considérable de français ne voient plus dans la démocratie le meilleur des systèmes à l’exception de tous les autres comme disait un éminent Britannique (1), grand Résistant lui aussi et à qui nous sommes tous redevables.

Dans un monde où les repères se brouillent, où les valeurs du Pacte Républicain sont profondément interrogées, parfois dans la complexité des tensions de toutes sortes, certains incitent au choc des civilisations, aux rapports de forces. Je crois au contraire que dans ce moment où montent tout à la fois les risques et la tentation du repli sur soi, où certains s’interrogent sur l’identité française et sur le sens que l’Europe doit prendre dans un concert international troublé, nous devons être plus que jamais vigilants.

Trouvons dans la force de l’engagement des soutiers de la Gloire que furent les 14 Martyrs de Viella, la plus haute exigence républicaine à nos conduites de citoyens !

Vive la République ! Vive la France !”


1- Winston Churchill disait : « La démocratie est le pire des systèmes à l’exclusion de tous les autres.»

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Classé sous :Articles Balisé avec :commémoration, Gers, Résistance, Viella

Panjas: hommage aux héros du bataillon de l’Armagnac

Publié le 20 juin 2018

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Chaque année, le 7 juin, la commune de Panjas rend hommage aux résistants du bataillon de l’Armagnac, ce groupe d’hommes déterminés qui a activement participé à la libération du Gers et du Sud-Ouest de la France. Le 7 juin 1944, les 570 volontaires du bataillon se sont rassemblés à Panjas. Trois mois plus tard, les effectifs sont passés à plus de 1300 hommes qui se sont illustrés dans tous les combats de libération du Gers mais également de la façade atlantique. 52 hommes dont l’emblématique capitaine Parisot ont perdu la vie dans les premiers combats gersois ainsi que sur le front de l’Atlantique.

Comme chaque année, cette cérémonie émouvante s’est déroulée en présence de nombreuses personnalités, dont la maire de Panjas et présidente de l’amicale du bataillon de l’Armagnac, Marie-Claude Mauras, et la préfète du Gers, Catherine Séguin. “Au-delà de l’émotion qu’il suscite toujours pour les républicains que nous sommes, le devoir de commémoration est toujours un exercice difficile, a déclaré le sénateur Franck Montaugé dans son discours. Je le ressens profondément comme cela, dit-il, quand il s’agit de faire le choix de mots dont on sait qu’ils ne sont jamais à la hauteur des figures historiques dont nous rappelons l’engagement et souvent le sacrifice. Ces hommes, souvent très jeunes, aidés fréquemment par les femmes dont on parle trop peu, n’ont écouté que leur haute conscience morale et leur attachement à la liberté pour s’engager au risque du pire et pour le meilleur de leur patrie, la France.”

“Qu’aurions nous fait ? Qu’aurais-je fait dans les mêmes circonstances ? Je me pose et beaucoup de ceux des générations d’après-guerre se posent cette question dont la plus élémentaire humilité appelle à ne pas donner de réponse péremptoire. C’est dans l’absence de réponse à cette question fondamentale que je fonde mon respect et ma reconnaissance à l’égard des résistants de la seconde guerre mondiale. Eux ne savaient pas la fin de l’histoire et ils n’en connaissaient que le risque d’une vie, à peine commencée, qui pouvait s’arrêter d’un moment à l’autre. Ce don absolu de soi pour les autres, forme indépassable de la Fraternité républicaine, ils l’ont fait pour ceux de leur temps mais aussi pour nous tous qui sommes là et ceux qui nous suivront !”

“C’est dans l’absence de réponse à cette question que réside aussi ce que j’appelle l’exigence pédagogique à l’égard des plus jeunes, des citoyens en devenir d’une République toujours à faire vivre, à protéger en donnant sens concret pour chaque membre de la communauté nationale aux trois valeurs cardinales de sa devise, la Liberté, l’Egalité et la Fraternité. J’ai participé le 27 mai dernier, à Fourcès, à la commémoration de la création du Conseil National de la Résistance, le 27 mai 1943, rue du Four à Paris. Depuis la loi du 19 juillet 2013, cette date est devenue la Journée nationale de la Résistance et les collèges et les lycées de France sont à cette occasion invités à s’y associer par l’information et la participation des élèves. Avant le 27 mai 1943, il y avait DES résistances, après le 27 mai il y a LA Résistance et c’est un fait politique majeur pour la France qui à mon sens n’occupe pas dans le roman historique national la place qui lui revient.”

“A propos de cette époque, le témoignage des acteurs directs et des témoins nous est précieux et je voudrais ici, devant le mémorial de Panjas, remercier toutes celles et tous ceux qui ont contribué tout au long des années à recueillir, à consigner, à mettre en cohérence toute la matière historique de cette période complexe. Si vous le permettez, un merci particulier à M. Labedan pour son travail qui répertorie les lieux de mémoire de la seconde guerre mondiale dans le Gers. Merci au général Jacques Lasserre pour l’ouvrage historique important qu’il vient de publier sur l’histoire du Bataillon de l’Armagnac.”

“Au moment où je m’exprime devant vous, j’ai une pensée particulière, profondément reconnaissante, pour Jean Laborde. La préface qu’il a donné au général Lasserre m’a beaucoup touché et l’humilité qui a toujours été la sienne dans l’évocation de cette période de sa vie a toujours eu pour moi valeur d’exemple et de référence pour bien des sujets et des circonstances diverses de ma vie. En lien avec les associations gersoises concernées, je suis heureux d’avoir pris la décision, en tant que maire d’Auch et président de l’agglomération du Grand-Auch, de donner à la Résistance gersoise et à la Déportation l’écrin, le musée que nous devons à ceux qui ont fait cette histoire pour ceux qui doivent en être les passeurs vigilants.”

“Les Résistants nous ont transmis un message essentiel : le refus de l’indifférence, le combat pour la tolérance et la fraternité. Portée par l’exigence d’une mémoire vivante, la cérémonie qui nous réunit aujourd’hui est aussi une invitation au combat nécessaire, inlassable, contre ceux qui nient les droits de l’homme, qui révisent le passé, bafouent la dignité humaine pour mieux réhabiliter une idéologie de mort. Dans un monde qui tend à perdre ses repères, en proie à des tensions de toute sorte, certains incitent au choc des civilisations.”

“Mais nous savons, nous républicains, que tout langage d’exclusion, tout discours xénophobe ne sont ni anodins, ni innocents : ils précèdent souvent les actes les plus barbares. Si le racisme et l’antisémitisme se sont banalisés dans les années 30 pour ensuite se déchaîner dans les années 40, c’est qu’ils n’ont pas été condamnés avec suffisamment de fermeté à cette époque. Telle est la leçon de ces années noires : si l’on transige avec l’extrémisme, si on banalise ses idées, il faut bien le mesurer, on lui offre un terreau pour prospérer, et tôt ou tard on en paye le prix. Ce que nous enseignent aussi ces années noires, c’est à quel point une démocratie, fut-elle de forme républicaine, est fragile.”

“Dans le confort de nos certitudes d’aujourd’hui, beaucoup ont le sentiment que notre démocratie républicaine est éternelle. Mais non ! A un moment où montent parfois les peurs irrationnelles, la tentation du repli sur soi, où certains s’interrogent sur l’identité française, nous devons être plus que jamais vigilants. Et ce qui passe en ce moment même dans maints pays de l’Union Européenne doit nous interroger, nous appeler à la vigilance et à la mobilisation contre le retour de toutes les formes d’extrémismes souvent servis par la montée irrésistible des populismes. Contre cela, la lucidité politique et républicaine et les mots du poète qui parfois touchent au cœur, bien davantage que les armes.

…Tout avait la couleur uniforme du givre
À la fin février pour vos derniers moments
Et c’est alors que l’un de vous dit calmement
Bonheur à tous
Bonheur à ceux qui vont survivre
Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand
Adieu la peine et le plaisir
Adieu les roses
Adieu la vie
Adieu la lumière et le vent
Marie-toi, sois heureuse et pense à moi souvent
Toi qui vas demeurer dans la beauté des choses
Quand tout sera fini plus tard en Erivan
Un grand soleil d’hiver éclaire la colline
Que la nature est belle et que le cœur me fend
La justice viendra sur nos pas triomphants
Ma Mélinée ô mon amour mon orpheline
Et je te dis de vivre et d’avoir un enfant
Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent
Vingt et trois qui donnaient leur cœur avant le temps
Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant
Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir
Vingt et trois qui criaient la France en s’abattant.

“Les 52 du Bataillon de l’Armagnac dont le commandant Maurice Parisot, morts dans les combats de la libération de la France, auraient, eux aussi, comme les résistants de « l’affiche rouge », mérité le talent d’un Louis Aragon pour nous dire leur amour de la vie et des autres … à en mourir … comme ce fut le cas avec ces dernières paroles, si belles, si profondes, de Missak Manouchian à Mélinée ! Nul poète pour parler des 52 du Bataillon de l’Armagnac et de tous les autres mais VOUS, vous tous ici, tous les ans, devant ce magnifique mémorial qui leur dit et qui nous dit que nous trouvons dans la force de leur exemple, la plus haute exigence républicaine de notre conduite citoyenne, pour aujourd’hui et le monde de demain que nous avons en responsabilité de construire, dans la paix et la reconnaissance de chacun !”

Vive la République!
Vive la France!

Téléchargez ici le discours de Franck Montaugé

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