Dans le cadre du débat sur le thème : « Le foncier agricole : les outils de régulations sont-ils toujours pertinents ? », le sénateur du Gers, Franck Montaugé, a adressé une question au ministre de l’Agriculture. « Lors du quinquennat précédent, le ministère Le Foll avait fait progresser la question de la gouvernance du foncier agricole. Depuis, à l’exception d’une loi non négligeable sur la protection foncière des activités agricoles en zone littorale votée en 2019, rien ne s’est passé ou à peu près, malgré quelques déclarations d’intention. Pourtant ce sujet est au cœur de la place et des moyens que la société française doit donner à son agriculture et à l’exercice de la profession d’agriculteur. Les enjeux sont multiples, j’en citerai quelques uns qui permettent de mesurer l’importance et l’urgence du sujet :
- la protection et la valorisation du foncier agricole
- la diversité des formes d’exercice de la profession d’agriculteur
- la contribution des agricultures à la biodiversité et à la préservation de l’environnement
- la facilitation de la transmission et de l’installation des jeunes
- la nécessité d’une concurrence loyale et équitable dans l’accès aux terres
- etc.
« Dans ce contexte, monsieur le Ministre, votre Gouvernement forme-t-il le projet d’une loi de régulation du foncier agricole dont les principes ne reposeraient plus sur des critères comme c’est le cas aujourd’hui mais sur les objectifs des politiques publiques qui touchent à l’emploi et à l’installation des jeunes, aux attentes des consommateurs et des élus locaux, à la transition agro-écologique et à la biodiversité, au développement des territoires ? Si c’est le cas quel est le calendrier législatif que vous envisagez ? Et plus précisément, envisagez-vous dans ce texte de donner aux Safer un pouvoir étendu de contrôle de toutes les cessions de parts de société hors opérations intrafamiliales et de négociation des cas problématiques au regard des enjeux de concentration et de respect des politiques territoriales ?
« Il s’est passé énormément de choses sur le foncier depuis un an, a répondu le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume. Depuis la loi Le Foll, dont j’étais rapporteur, nous avons beaucoup travaillé avec les Safer sur l’artificialisation des sols. En cas de besoin, il faut prévoir une compensation en terres. Nous consultons sur le foncier depuis le dernier Salon de l’agriculture. Une mission sur le statut du fermage est en cours à l’Assemblée nationale avec Mme Anne-Laurence Petel, M. Dominique Potier et M. Jean-Bernard Sempastous, députés. Les Safer doivent avoir un pouvoir étendu », dit-il.
« La maîtrise du foncier agricole relève de la souveraineté nationale. Les Safer doivent être au cœur de cette régulation publique modernisée, a répliqué Franck Montaugé. Leur relation avec le contrôle des structures doit être revue, la mutation de parts sociales devant donner lieu à un agrément répondant aux objectifs d’un cahier des charges. Enfin, l’évaluation des résultats de cette régulation modernisée doit être périodiquement réalisée », dit-il.